lundi 26 février 2007

Notes prises hier soir au bar :

Dimanche bientôt 20h. Rendez vous avec Jay pour boire un verre. J'suis zen, finalement m'en fous un peu. C'était plus drôle à fantasmer qu'à vivre, je crois. On va voir. Faut que je me décoince. Là je suis ambiance "taiseuse". Réflexions hier avec Margie sur ce qui est vraiment rédibitoire chez un mec pour moi. Je crois que je sais pas trop, à méditer!

Alors finalement, ça n'a pas été très difficile de trouver ce qui me paraît rédibitoire chez un mec.


1. Les dents sales, et globalement toutes traces d'une hygiène douteuse!

2. L'alcool mauvais.

3. Les hommes TOO FASHION! C'est MOI qui aime le shopping, pas lui! C'est MOI qui aime les produits de beauté et le maquillage, pas lui!

4. Le type Divorcé nostalgique Caliméro... voir Evolution.

5. L'accro aux jeux vidéos qui ne décolle pas de son monde virtuel.

dimanche 25 février 2007

Littérature

Une bonne soirée, et un bon week end.
Et cerise sur le gâteau, je viens de trouver ce message sur ma boite mail (via un site "faistoidesamis.truc" comme il existe beaucoup).
(hum, hum... deux points, ouvrez les guillemets)

"bonjour miss ! que pouré je dire a une beauté angilique comme toi ?? j'avous que je reste bouche bée face ton mervellieux sourire je sais ceci vas te paraitre un peut bizard du premier coup mais comme j'aime dire ce que je ressent alors je me suis laché de plus que je le pense vraiment et c'est verité tu es belle et charmente et celui qui ose dire le contraire pour moi c'est un aveugle
merci"

Alors pour bien comprendre la portée comique de ce message (en dehors des qualités littéraires évidentes tant sur le plan de l'orthographe que sur le fond du message), il faut voir la photo que j'ai mis en ligne. En exclu, la voilà :




Pensez vous qu'il m'ait confondu avec le nain?

vendredi 23 février 2007

Chercheuse

Arrgghh! l'espoir renait enfin! Et sous une forme particulièrement drôle et teintée d'ironie encore une fois. Moi qui suis chercheuse depuis octobre (d'emploi, j'entends!), je viens de recevoir une des offres d'emploi les plus excitantes! Je ne vous dévoilerai pas encore l'intitulé du poste (je suis pas prête à me donner en spectacle ici, non mais!) mais je peux vous dire que le lieu où je postule s'apparente pour nous français à la Mecque de la connaissance, j'ai nommé l'ENS. Et oui mes petits amis, avec un simple BTS (bac+2) on peut officier à l'ENS.
Ca vous en bouche un coin ça hein?
Alors, affaire à suivre...

jeudi 22 février 2007

Coming out & franc parler

Missions accomplies.

1. Le baby sitting s'est révélé plus facile que prévu. Il aura suffit d'un aller-retour en métro et une crêpe Nutella pour passer un bon après-midi. Et on a même croisé Jay qui allait à sa partie de poker du jeudi! Moi qui ne voulait pas retourner au bar avant samedi, je ne sais pas comment interpréter ce signe du destin...
2. J'ai reçu un mail sympa avec un questionnaire sur le thème "dévoilez-vous". J'ai répondu, et j'ai même fait preuve d'une grande honneteté dans mes réponses. D'où le point numéro trois.
3. Ca y est, j'ai un lecteur de plus! Enfin, une lectrice, parce que j'ai enfin donner l'adresse de ce blog à Tanneke. J'avais un peu peur de son jugement, c'est une vraie blogueuse et je fais preuve de tellement d'amateurisme!
4. J'ai enfin eu l'inspiration pour un futur post particulièrement savoureux : les expressions populaires imagées dans la tradition familiale. Un travail de longue haleine, ça fera peut être l'objet d'une publication épisodique. A suivre!

Old lonesome baby sitter

Je pensais en avoir fini avec les adolescents boutonneux pour un moment.
J'ai arrêté de donner des cours de soutien scolaire depuis 3 ans déjà, et je n'ai guère le temps de visiter ma très chère filleule ("ah! ma reine!" comme elle m'appelle - qu'est-ce que c'est émouvant d'être juchée sur un piédestal comme ça... ça va pas durer) qui vit là-haut dans la montagne.
Bref, à part les bébés de moins de 5 ans (moins de répartie, moins de caractère - quoique?), je ne m'approche pas trop des autres membres de l'espèce. Bizarrement, couches et biberons, c'est encore ce que je préfère. J'ai beaucoup beaucoup de difficultés à supporter les comportements des adolescents (à partir de 5 ans c'est foutu!) qui ont toujours un avis sur la question (et quelle que soit la question), qui sont bourrés de préjugés (plus conservateur, tu meures - demandez à Tanneke, la prof de français, comment est perçu Rimbaud par les élèves de seconde!), et qui chaque jour démontre une aptitude à l'ingratitude sous toutes ses formes.
Mais aujourd'hui, et bien oui, je vais devoir composer et m'occuper pendant une demi-journée de ma cousine âgée de 11 ans. Je vois d'ici vos réactions. A cet âge, rien à faire, elle se garde toute seule. Oui, mais moi, madame, je ne fais pas que "garder" les enfants. Je les occupe. Je les étouffe sous un panel d'activités débridées que mon imagination tordue trouve amusantes.
Et à peu près à chaque fois, le message est clair : non, c'est pas drôle ton truc, c'est chiant. Trop difficile, trop compliqué, trop culturel, trop "adulte"... Gloups, ai-je définitivement quitté l'îles des enfants perdus? Pourtant je veux encore y croire aux fées moi! Comment ça "quand on ne croit plus au prince charmant on ne peut plus croire aux fées?" Je vois pas le rapport?!!

mardi 20 février 2007

Etats des Lieux, fin...

Jeudi 18 Janvier 2007

Quelle journée! Je passe des larmes au rire en un coup de fil! Je suis impossible!
Je m’explique, après une journée passablement pourrie, où j’ai bouffé de la pellicule pour m’éviter de penser trop à moi-même et à toutes les questions qui m’assaillent, je finis malgré tout par une bonne déprime bien gluante! Comment faire pour s’en sortir : crier au secours! Alors, j’appelle Maertge, ma béquille numéro un. Et puis comme ça me démange pas mal, j’appel Johannes. Même si ce fumier ne m’a pas rappelé depuis mon dernier coup de fil, il y a une semaine, où il était « super en retard! » et où il devait me rappeler!
Et là, encore une fois, on en est au même point tout les deux : journée déprime de merde!! Je lui explique mon cas, je me sens seule, j’ai pas le courage d’appeler les anciens amis, je cogite toute la journée. Il me rassure : « appelle-les tes amis, je suis sur qu’ils attendent que ça! Ils sont là pour ça aussi, faut pas hésiter! ». Il a raison, faut que je le fasse, d’ailleurs, je viens de laisser un message à B. Bon, pour finir, il me parle de lui, qu’il a le moral dans les chaussettes, problème de cœur. Je lui dis « vas y, balance, je suis prête à écouter! ». Sous-entendu, j’ai passé un cap, tu peux y aller, je serai là pour t’aider. Et il me dit qu’il en a assez de faire l’assistante sociale avec sa copine, il sait qu’elle est amoureuse et il attend le moment propice pour lui dire qu’il la quitte. Je lui dis, méfie toi, c’est jamais le bon moment et plus on attend, plus c’est compliqué. Je lui conseille de ne pas faire traîner sur deux ou trois mois. Il me dit qu’il attend deux semaines qu’elle ai terminé les partiels. Et il me parle surtout de la fille dont il est amoureux.
Je savais déjà de qui il allait me parler, je me doutais que c’était D. parce qu’il m’en a parlé cet été déjà, à la plage. Et là, il me dit que depuis trois ans que leur histoire est terminée, il pense à elle et il traîne un « vieux sentiment que ça peut reprendre ». Je lui dis « je connais ça! ». Cela le fait rire. « Oui, toi-même tu sais! ». On arrive à être complice sur quelque chose qui me paraissait tellement grave et compliqué pour ma part il y a encore une dizaine de jours! Bref, il m’avoue qu’hier soir, bien bourré, il lui a écris un long mail en lui déballant tout. Mais il n’a pas été au bout, et il a tout effacé! Je lui dis que j’en ai écris des tas de mails que je lui ai jamais envoyé! L’essentiel, c’est pas tellement d’envoyer ces mails, c’est le fait de se poser face à l’écran et de tout mettre à plat, de ne plus se mentir à soi-même et de tout jeter. Il me raconte alors que cet après midi, lui et D. ont discuté sur MSN. Et il lui a tout dit! « Je suis fière de toi! Tu as fait le plus dur! » et je le crois dur comme fer, et il sait par où je suis passé, il approuve mon avis. D. lui a fait comprendre qu’elle ne pensait pas que leur relation puisse recommencer. Elle a certes des problèmes dans son couple, mais elle n’espère plus rien entre eux. Johannes m’a dit combien il avait du mal à digérer tout ça, comment il avait gambergé depuis. Il espère pouvoir rapidement sortir de ce sentiment, de cet espoir d’une nouvelle relation. Il en a assez de ressentir ça. Je lui ai dit que pour ma part, je n’avais pas mis longtemps à m’en sortir, en fait, je pense qu’il a déjà fait une grosse partie du cheminement et qu’il ne lui restait plus qu’à lui parler en face pour être sûr, pour entendre ce qu’elle avait à lui dire, et qu’il savait déjà plus ou moins. Je lui ai dit aussi - j’espère ne pas avoir été trop maladroite - je lui ai dit qu’il ne pouvait pas imaginé le plaisir que je ressentais parce que : je ne suis pas la seule bordel! Je suis passée par là, lui aussi et je crois que de partager une souffrance identique avec lui, c’est pour moi un plaisir immense. Parce que je me rend compte qu’on arrive à se parler sans tabou et à s’aider peut être aussi. On construit enfin une relation d’amitié, qui jusqu’à aujourd’hui était basée sur des bonnes intentions, mais qui avait encore un peu du mal à fonctionner.
On a été obligé de se quitter un peu rapidement, sa copine venait d’arriver à l’appartement. Je lui ai dit une nouvelle fois de m’appeler à tout moment, mon téléphone est allumé même la nuit! Il m’a dit la même chose pour lui! Je sais qu’il voulait encore parler, on se rappellera très vite j’en suis certaine. Je pense qu’il faut que je lui prouve que je suis là pour l’aider à passer ce cap.


Vendredi 19 Janvier 2007

Et bien voilà, la boucle est bouclée. Aujourd’hui, j’ai eu la conversation la plus surprenante et, en même temps, la plus évidente qui soit. D. m’a contacté sur MSN pour discuter, juste comme ça. Elle a eu mon adresse par Johannes, je le savais déjà. Mais jusqu’à cet après midi, elle n’avait jamais essayé de discuter avec moi. Et je n’avais pas vraiment été tentée de le faire, j’avais un peu peur d’entendre ce qu’elle aurait à me dire. En fait, ça a été très agréable, et je crois que véritablement, le fait d’avoir eu ce dialogue avec elle, va encore une fois me permettre de faire un pas de plus vers la « guérison« . Elle m’a raconté son parcours depuis que nous nous sommes quittées, elle a 22 ans aujourd’hui. Elle en avait 14 la dernière fois que je l’ai vue. Je ne peux pas l’imaginer en femme. Et pourtant! Je suis contente d’avoir eu cette discussion, même si en fait nous avons parlé principalement de nos vies, et de l’amour, sans parler directement de Johannes. Elle a accepté de répondre à mes questions, elle a dit quelques mots sur leur relation, et leur séparation. Je ne lui ai pas dit ce que je savais de leur histoire, ce n’était pas le sujet. Je ne lui ai pas dit que j’étais victime d’une fixation amoureuse pour lui. Elle n’a pas besoin de l’apprendre. Je ne lui ai pas dit non plus que je savais que Johannes était obsédé par elle et par leur rupture. Ce n’était pas nécessaire.
Mais bizarrement, alors que nous avons évité tous ces sujets, j’ai l’impression que chacune savait que l’autre en savait plus que ce qu’elle voulait bien dévoiler. J’ai son numéro de téléphone, et la prochaine fois que je passe par Paris, je n’hésiterai pas à l’appeler pour prendre un verre en sa compagnie.
J’ai aussi parlé à Tanneke. Je lui ai dit, ça te parait pas dégueulasse que je me réjouisse à ce point de la douleur de Johannes? Je veux dire, depuis qu’il m’a parlé de sa peine, de ses attentes et de ses obsessions, je me sens d’autant plus soulagée, libérée. Comme si le fait de ne pas être seule dans ma galère pouvait m’aider. C’est pas tellement une question de cruauté, parce que je ne souhaite pas qu’il souffre. Ce n’est pas ce qui me réjouit. C’est plutôt le fait de partager avec lui cette déception amoureuse, et de pouvoir en parler avec les mêmes mots, avoir le même regard sur ce qui nous entoure. Et une fois encore, je me dis que ce ne peux pas être que le fruit du hasard : on se retrouve de nouveau à vivre la même chose, à quelques semaines d’écart. On est posé sur les mêmes rails, c’est pas croyable!
Je repense à ce cercle que nous formons tous les trois, c’est étrange de voir de quelle façon se construisent les sentiments amoureux. Surtout d’entendre ce que D. m’a dit de Johannes, que c’est avant tout un ami de longue date. Comme il l’a dit pour moi. Mon dieu! On tourne en rond là!

Mardi 9 Janvier 2007

Voilà, c’est fini.
Je viens de passer dix jours enfermées dans un monde différent, et je commence juste à réintégrer mon espace. La semaine a été riche en évènements, et je ne sais pas dans quel ordre traiter tout ça. Par ordre d’importance, sans doute.
Alors, tout d’abord, comment ce sont passées mes retrouvailles avec Johannes. Mal. Tendu. De mon côté, j’espérais faire preuve de plus de décontraction. Mais j’étais assez stressée, et je ne suis pas arrivée à détendre l’atmosphère entre nous. Il était sur ses gardes, il m’a avoué savoir parfaitement quel était mon état d’esprit (sous-entendu, il savait que je suis amoureuse de lui). Mais il n’a pas osé me parler. Jusqu’au dernier soir. Enfin, il a quand même tenté une explication délicate le premier soir, pour le réveillon. Il m’a dit qu’il devait « arrêter les conneries » et qu’il savait que j’attendais plus de lui, mais que tout ça était terminé. Je dois dire que je m’attendais à tout ça. C’est sans doute pour ça que je n’ai pas hésité à rejoindre L. dans son lit. Je savais déjà avant de venir au Réveillon que L. serait « ma béquille », mais je ne pensais pas que l’on se retrouverait de nouveau ensemble. Bien sûr, c’est l’histoire d’une nuit, enfin d’un week-end. Mais je dois dire qu’il est tombé à pic et que c’est le meilleur remède que j’aurai pu absorber contre ma déception. Je me suis sentie super bien après ça, épanouie.
Pour en revenir à notre discussion, Johannes et moi, elle aura finalement lieu le dernier soir, complètement bourrés tous les deux, et le cœur lourd d’avoir dit au revoir à un ami. Alors, voilà, enfin, assis face à face sur le lit, on a trouvé les mots qui ont permis de faire disparaître toute cette tension entre nous. Et la déception que j’avais ressentie auparavant a alors disparu. Je ne me sens plus comme « une épine », je ne me sens plus comme celle qui est de trop dans son univers. Les jours précédents ont été tellement tendus, j’avais l’impression de le gêner et qu’il n’avait plus du tout envie de me voir. Là, ce soir, après avoir raccompagné son ami à l'aéroport, on se retrouve tous les deux comme deux couillons, et on est bien obligé de passer ce moment ensemble. Alors, on sort, on boit, on retrouve des amis et finalement, je ne sais pas ce qui fait que tout ce détend entre nous. Est-ce juste que Johannes a besoin de sentir une personne qui l’aime à ses côtés? Pour se sentir moi seul? En tout cas, nous retrouvons alors notre complicité. Et finalement, c’est avec pas mal de facilité que je vais entendre ce qu’il a à me dire, et tout aussi facilement, je lui dirai ce que j’ai sur le cœur.
Nous passons une courte nuit ensemble (aucune ambiguïté, juste du réconfort), et ce matin là, une deuxième fois, il va me surprendre. Alors que je n’y crois plus une seconde, il va tout de même faire un effort immense pour me raccompagner jusque sur le quai de la gare. Je pense que j’ai retrouvé un grand ami.
C’est sans doute pour ça que ma peine n’est pas celle que j’avais imaginé. J’avais cru ressentir une douleur plus profonde et plus forte, mais je ne sens rien de tout cela. Je suis juste maintenant un peu orpheline, j’avais mis beaucoup d’espoir en nous deux et toute cette romance que je m’étais inventée occupait mon esprit et mon cœur en attendant la suite. Je sais aujourd’hui que je possède un ami, qui est cher à mon cœur et pour qui je compte plus que certains de ses potes qu’il voit toutes les semaines. Parce que je le connais, il me connaît, nous sommes sur un même fil de pensées. Et aujourd’hui, je mesure plus ma chance que ma peine. Oui, je lui ai dit que je l’aimerai toujours « différemment » de ce qu’il entend. Il sera toujours spécial pour moi. Mais je sais aujourd’hui que notre amitié saura résister plus longtemps que toutes les romances dont je m’enticherais dans le futur!
Parce que je suis un sacré cœur d’artichaut quand même! Alors quel sera le prochain?

Jeudi 11 Janvier 2007
Voilà trois jours depuis mon retour. Les choses se passent plutôt bien, même si ce matin une espèce de nausée m’a pris à la gorge et ne m’a pas quittée jusqu’à ce soir. Je sens le manque de ma petite tribus autour de moi, de Johannes aussi, bien sûr. Je viens de passer d’une vie en communauté à la plus totale solitude, et le contraste est fort, difficile à digérer.
En même temps, j’ai commencé à analyser pas mal de choses, entre autres, comment j’ai interprété ce qui s’est passé entre Johannes et moi. Parce que maintenant que les choses ont été mises à plat entre nous, je revois tous ces évènements à travers un prisme différent. Et tout s’éclaire, et je me dis « quelle nouille tu fais! Comment tu as pu penser qu’il en était autrement! Comment tu as pu imaginer autre chose! » . Je commence à mieux me rendre compte à quel point l’amour rend aveugle. On ne veut voir et comprendre que ce qui peut aller dans le sens de ce que l’on espère au plus profond de son cœur. Ainsi, quand Johannes m’a dit « j’ai pensé à toi tous les jours » ou encore « j’ai besoin de quelqu’un comme toi », j’ai tout de suite compris ce que je voulais entendre, c’est-à-dire une déclaration amoureuse et non pas amicale! Tout ça me paraît tellement ridicule aujourd’hui, j’ai presque honte de mes sentiments. Je commence vraiment à me dire que j’ai réagis comme une adolescente, en même temps, je ne pense pas qu’on grandisse vraiment un jour. J’ai toujours l’impression d’être en représentation, c’est-à-dire d’avoir 19 ans à l’intérieur et de devoir prétendre en avoir 26. Je crois que tous les adultes autour de nous jouent ce même rôle, et que même âgée de 70 ans (si j’atteins cet âge), je continuerai de me voir comme la jeune fille de 19 ans que j’étais. Pourquoi cet âge de 19 ans? Je le cite toujours, je viens juste de m’interroger pourquoi? Peut être parce que mon premier amour un peu sérieux m’est arrivé à cet âge.
Pour en revenir à mes sentiments pour Johannes, je crois que je suis beaucoup moins attristée que je ne l’aurai pensé au départ. Je crois que les moments les plus durs pour moi, et bien ce sont passés bien avant, dès mon retour en octobre. Parce que j’ai su très vite que tout était foutu et que j’avais mal interprété ses paroles et ses actes. Même si je me pose la question aujourd’hui « pourquoi a-t-il couché avec moi? ». Faudrait que je lui demande un jour.
Autre interrogation : pourquoi ça ne fait pas si mal finalement? Je ne comprend pas vraiment. Je suis plus déboussolée que désespérée. Qu’est-ce que je craignais le plus finalement? Je savais en allant là-bas que je n’étais pas attendue. Je veux dire que si il avait été amoureux, il n’aurait pas attendu et mon téléphone aurait sonné tous les jours, je serais allée le voir bien avant le nouvel an. Je crois que ce que je redoutais, c’était de perdre ce contact avec lui. J’ai essayé de le gommer de ma vie pendant cinq années, et pour finir, en l’espace d’une nuit sur la plage, toute cette mascarade a été effacée, réduite à néant. Je ne peux pas le perdre à nouveau. Alors si je dois me contenter de l’avoir pour ami, je prend le pari et je suis même satisfaite de la situation. Parce que les filles continueront à passer entre ses draps, mais moi, je resterai là, toujours la même à ses côtés, prête à écouter et surtout prête à partager et à donner aussi. Parce que, bon, j’ai besoin de lui, je dois admettre que c’est la seule oreille masculine de mon entourage aujourd’hui. Et j’en ai bien besoin. Alors j’essaie de mettre de côtés mes rêves de midinette, mes aspirations à la passion. Tout ceci représentait une espèce de conte de fées : le premier amour de mon enfance pour lequel je continue de vouer une passion irraisonnée. Tout ça m’évite en tout cas de penser à ce que j’ai détruit, à ma vie de couple d’avant, peut être pas fabuleuse ni passionnée, mais dans laquelle je trouvais en tout cas un partage. Quelqu’un avec qui partager, discuter, vivre. Je crois que je ne dois pas commencer à me dire que je ne pourrais plus jamais retrouver ça. J’ai pourtant l’impression que c’est quelque chose que je ne pourrais plus jamais atteindre. Le chemin est tellement long avant de rencontrer la personne qui sera amoureuse de moi et dont je serai amoureuse. Qui acceptera de lier son destin au mien, avec qui je pourrai construire.
J’éprouve pour l'instant une certaine jalousie pour tous les gens qui ont la chance de passer du temps à leur guise avec Johannes. Résister encore et toujours au temps qui passe, être là l’un pour l’autre au moment difficile. Tout cela va être compliquer dans notre cas, parce que nous sommes si loin l’un de l’autre. Et même si pour moi, il est avec moi tous les jours, pour lui la donne est différente. Johannes est un espèce de gourou au centre d’un maelström communautaire, une tribu de musiciens, d’amis, de petites amies et de jeunes filles en fleur en train de se pâmer devant sa carcasse de poulet pourtant charismatique! Il attire les gens comme des mouches autour de lui, son pouvoir de séduction dépasse les sexes. Je n’ai jamais compris d’où sort cet engouement mystérieux autour de sa personne. Je sais qu’il aime par-dessus tout séduire. Mais tous les séducteurs ne sont pas séduisant! Vous me suivez? Lui n’a pas d’effort à faire,la terre entière lui sourit. Alors, d’un côté, je devrais déjà être réellement ravie de la chance qui m’est donnée. Je fais partie du clan, même si je suis loin. Et je suis même haut placée dans la hiérarchie des disciples du maître.
Il faudra un jour que je lui fasse part de mes réflexions, ça pourrait l’amuser!

Passé / Présent

Dear, je me mélange les pinceaux!
J'ai tellement publié de messages différents en peu de temps, je ne sais plus où j'en suis dans la chronologie des évènements. Ce blog est définitivement un joyeux bordel, semblable en tout points à ma vie...
Alors, je vais publier mes notes de Janvier aujourd'hui, et ce seront les dernières concernant le passé. Stop, Basta, il est temps pour moi de regarder un peu en avant et non plus en arrière!

lundi 19 février 2007

Citation, la liste

AVEZ-VOUS DEJA… (fait) sélection des meilleurs

01. Payé votre tournée dans un bar

(...)

05. Visité les Grandes Pyramides

06. Porté une tarentule

07. Pris un bain avec quelqu'un à la lumière des bougies

08. Dit « Je t'aime » en le pensant vraiment

09. Pris un arbre dans vos bras

10. Sauté à l'élastique

11. Visité Paris

12. Regardé un orage sur la mer

13. Resté éveillée toute la nuit pour regarder le lever du soleil - (le cul dans le sable, les pieds près du feu!)

(...)

19. Dormi sous les étoiles

20. Changé la couche d'un bébé

21. Fait un voyage en montgolfière

22. Vu des étoiles filantes - (toujours le cul dans le sable et les pieds près du feu!)

23. Eté saoule avec du champagne - (ai-je déjà été sobre?)

24. Donné plus que vous en pouviez à une oeuvre caritative - (les amis ça compte?)

(...)

27. Fait une bataille avec de la nourriture

(...)

36. Dansé comme un fou sans se soucier de qui vous regarde

37. Adopté un accent pour une journée entière

38. Sentir vraiment heureux, même un court moment - (encore et toujours, assis le cul dans le sable et les pieds près du feu!)

(...)

40. Pris soin de quelqu'un de saoûl - (et vice versa! aie la vodka caramel...)

(...)

43. Volé un panneau

44. Voyagé « sac au dos » en France

45. Entrepris un long voyage sur la route

46. Escaladé des rochers

47. Fait une ballade de minuit sur la plage (et pas qu'une!)

(...)

50. Eu le coeur brisé plus longtemps que vous n'aviez été amoureux

(...)

53. Trait une vache

54. Classé vos CD par ordre alphabétique (bordélique je suis!)

55. Prétendu être un super héros

(...)

60. S'embrasser sous la pluie

61. Joué dans la boue

62. Joué sous la pluie

(...)

66. Tombé amoureux sans avoir le coeur brisé

67. Visité d'anciens monuments

(...)

70. Eté mariée - JAMAIS!!

71. Tourné dans un film

72. Organisé une fête surprise

73. Eté divorcée - vous avez suivi??!

74. Ne pas manger pendant 5 jours (demandez à mon meilleur ami!)

(...)

78. Eté tatouée

(...)

81. Reçu des fleurs sans raison particulière (avis à la population!)

82. Joué sur une scène

(...)

89. Enterré un de vos parents

90. Fait une croisière

91. Parlé plus d'une langue couramment

92. Elevé des enfants

(...)

98. Chanté à tue-tête dans votre voiture et ne pas avoir arrêté alors que vous saviez qu'on vous regardait (damned ! tous les jours que dieu fait!)

99. Subi de la chirurgie esthétique

100. Survécu à un accident duquel vous auriez pu ne pas survivre

samedi 17 février 2007

Once Again...

Vendredi 16 Février 2007

Est-il nécessaire de vous parler de la soirée de la St Valentin?
Disons que cette année (qui est, je vous le rappelle, ma première année de célibat depuis 6 ans), j’ai eu la chance d’être occupée pour la soirée. J’avais rendez vous pour rendre un projet d’affiche pour un concours dans une sombre association de quartier, dans un quartier très éloigné du mien. Mais j’avais trouvé ça stimulant et l’idée de ne pas être seule sur mon canapé à regarder « les experts » une tasse de thé à la main avait encore rendu plus intéressant le concours.

Bref, je me rend en centre ville en voiture comme à mon habitude. Erreur. Grossière erreur. Parce que je n’avais pas envisagé une seule seconde qu’une marée de voiture avait déjà pris le même chemin. Voitures dans lesquelles se trouvent de charmants petits couples en mal de soirée romantique. Enfin, mon esprit cynique aime plutôt à penser que ces charmants petits maris essayent de rabibocher leurs couples à la dérive après 6 ans de vie commune devenue bien plate. Mais ça, c’est juste mon esprit cynique.
Après avoir continué de hurler à tue-tête sur mon CD de Damien Rice dans une foule compacte de voitures (m’en fous de toute façon, ils sont trop occupés pour me voir!), je finis par réussir à stationner ma chère titine. Je fonce, affiche sous le bras, à l’adresse indiquée. Et là, oh coïncidence étrange, je tombe sur une vieille connaissance. Une fille avec qui j’ai fait ma maternelle et ma primaire. Et qui habitait à un pâté de maison de chez moi. Évident, la soirée prend un autre accent. Elle me présente les autres membres. Je décide de les laisser découvrir mon affiche après mon départ, je ne préfère pas assister à ça, je suis déjà trop sensible en ce moment, ça pourrait me tuer!
En tous les cas, je suis encouragée à revenir pour participer à l’association, il y a toujours des tas de choses à faire. Je pense que je vais y retourner, et pas par charité païenne, non, par intérêt personnel! Honte sur moi, je sais, mais là où il y a des mâles potentiellement intéressants et célibataires, je suis!
Je quitte les lieux et me voilà bien loin de mon bar préféré. Mais comme trop souvent en ce moment, je finis par me rendre là-bas. Une bonne marche de trente minutes et me voilà en pleine soirée quiz musical. Spécial St Valentin évidement. Mais les trente minutes de marche sont récompensées. Très largement récompensées. Parce que pour réussir une bonne soirée à thème, les employés de mon bar préféré n’hésitent jamais à mouiller la chemise! Ou plus exactement à troquer leur chemise contre un costume bien choisi. Et là, le costume de lapin rose en fausse fourrure avec petit queue blanche et oreilles dressées sur la tête, ça valait vraiment le déplacement!
Heureusement pour mes yeux sensibles, mon « bartender » favori ne porte pas la même tenue un brin anti-sexy malgré tout. Bref, ambiance cœurs roses et rouges, cocktail pour deux, tout était prévu pour passer une soirée romantique. Malheureusement pour mon bar préféré, les clients sont loin d’être aussi romantiques! Se bousculent ici des hommes célibataires, des groupes de très jeunes filles avinées (et esseulées), et des habitués qui comme moi sont beaucoup trop réalistes pour être encore sensibles à toutes ces fanfreluches. Bref, je me marre, je me marre, voilà une belle ambiance pour une soirée célibataire! Je m’installe prêt de Jay (qui n’a pas échappé au lapin rose) et prêt d’une jeune fille (pas avinée du tout, elle) qui semble le connaître également. Jay nous présente comme ses deux clientes préférées, alors nous faisons connaissances. Et là, oh humour dévastateur du destin, la jeune demoiselle se trouve être la sœur de l’ex-blonde de Martin! Elle ne se présente pas comme telle bien sûr, mais je le sais pour les avoir vu ensemble.
Bref, je sens une pointe d’ironie dans tout cela. Confirmé une minute plus tard lorsque débarque l’ex-blonde puis Martin. Qui chuchote à 10 cm de moi que « je t’avais rien promis! » à l’attention de l’ex-blonde! Mon dieu c’est trop de bonheur pour une seule femme quand bien même ai-je beaucoup souffert ces derniers mois!
Je pousse le bouchon jusqu’à sourire à la jeune éprise (j’apprendrais un peu plus tard qu’elle a 23 ans) et à tailler le bout de gras! Jay se fait gentiment draguer par une jeune sudiste très amochée, il n’a pas l’air de trop apprécier sa plastique pourtant avantageuse. M’étonnera toujours ce garçon! Il finit par m’offrir un chaste baiser sur la joue et un verre de shooter. Les clients s’éparpillent, et malgré qu’il soit tard, je reste encore un peu. Je donne un coup de main au nettoyage, je commence à savoir par quoi commencer. Me voilà accroupie par terre, un balai à la main en train d’enfourner les centaines de petits cœurs roses et rouges dans l’hideux sac poubelle. Je ne pouvais rêver d’une soirée St Valentin plus réussie! Elle est parfaite!

mardi 13 février 2007

Passons à aujourd'hui

Mardi 13 Février 2007

J’ai commencé à publier ce contenu sur un blog. C’est un peu artificiel comme publication parce qu’en réalité je n’ai pas de lecteur pour le moment.
J’ai quand même décidé d’envoyer l’adresse de ce blog à Johannes. C’est un peu du suicide, je ne sais pas si il le lira. Mais si il le lit, il ne sera pas deçu vu le contenu! Bon sang, qu’est-ce qui m’a pris encore! C’est au moins aussi fou que la lettre que j’ai envoyé à L. D’ailleurs je n’ai pas reçu de nouvelles. M’en fout. Pas grave.


Là, je sens encore une fois une transformation s’opérer en moi. Je commence à réfléchir un peu plus, à moins vouloir tout faire en même temps pour ne pas perdre de temps ou d’occasion. J’ai un besoin irraisonné de brûler ma vie par les deux bouts. Je me dis à quoi cela peut bien servir de vivre si c’est à moitié, sans passion, sans vie, sans amour, sans plaisir.
C’est une vraie angoisse pour moi aujourd’hui, mais je tends à convertir ce sentiment en quelque chose de plus positif et de moins corrosif. Et je regarde ce qui m’entoure d’un autre œil. Mes désirs aussi. J’essaie de voir plus loin que le désir immédiat et le plaisir immédiat. J’essaie de trouver du plaisir dans l’attente de la réalisation de ce désir. Et j’essaie aussi de ne pas voir tout homme comme un potentiel partenaire sexuel, mais comme un interlocuteur. Ainsi, je change de regard sur Martin, et je pense que lui aussi a changé de regard sur moi. Même si j’ai beaucoup de difficulté à lire en lui, à saisir ses émotions. Son visage est plutôt fermé, dur. Il manie l’ironie (ce que je fais moi-même énormément) et j’ai du mal à savoir si c’est du lard ou du cochon parfois! Je vais avoir besoin de discuter un peu plus avec lui pour réussir à capter tout ça. C’est
une chose extrêmement étrange que le « feeling ». Par exemple, Jay, je lis assez bien en lui. Il est expressif, et entre nous, on parle aussi par le regard. Nous n’avons pas une complicité aussi forte que celle que je peux avoir avec Johannes. Là, c’est encore autre chose, ça tient du miracle une complicité pareil! Et ce qui me déstabilise encore un peu plus, c’est sa façon de plaisanter. Martin ne rate pas une occasion pour faire une allusion sexy. Il faut dire que je suis très naïve et que je tend souvent des perches! Et ces plaisanterie ne cadrent pas avec le reste. Il essaie de conserver toujours une certaine distance avec les clients, et surtout les clientes. Il est le manager, et même si il joue aux fléchettes parfois avec nous, il garde toujours un certain retrait.
Enfin, je suis quand même satisfaite de ma progression. J’étais devenue tellement timide et coincée, là je retrouve un peu ma sociabilité légendaire. Les rencontres avec d’autres clients habitués m’aident beaucoup aussi. J’ai revu hier soir le gars avec qui j’ai fait la fermeture du bar samedi. Il s’appelle G. Client régulier, connaît bien Martin, et fréquente Jay. J’utilise le terme « fréquente » parce que je me pose des questions sur leur préférence sexuelle à tous les deux. Enfin, il est courant chez les hommes de se produire en public à des pelotages ou roulages de pelle ostentatoires. Je suis toujours restée très dubitative devant ce comportement. Je croyais naïvement (et oui, encore!) que ce comportement s’arrêtait après l’adolescence. Mais à force de fréquenter de jeunes trentenaires, je découvre que ce drôle de rite initiatique se poursuit. Je n’ai pas le souvenir d’avoir déjà assister aux mêmes débordements de sensualité et de partages de fluides entre filles. Je crois peut être que la différence est dans la façon de le vivre et de le faire. Les hommes agissent ainsi en public dans un esprit de fraternité virile, prouvant par là qu’ils sont capables de tout, mais tout en gardant les apparences sauves : tout ceci n’est que théâtre et grand guignol, jamais au grand jamais, nous ne serons homosexuels! Tandis que mes discussions avec mes amies m’ont prouvé à plusieurs reprises que l’éventualité d’une relation homosexuelle ne les choquait pas et pouvait même les intéresser dans un certain contexte et avec une partenaire choisie. Elles ne se refusent pas de tenter un jour l’expérience. Car la relation homosexuelle est perçue par les femmes (enfin, je généralise un peu vite, disons par la tranche 25-35 ans que je côtoie) comme une expérience sexuelle et sensuelle possible et non pas comme une espèce de tare, de honte suprême pour les hommes (là encore, je parle de ceux que je connais). D’où vient cette différence? De la pratique sexuelle en elle-même peut être? L’amour au féminin s’apparente plus à des préliminaires, tandis que la perception masculine tient plus souvent de la domination. Ou est-ce que je suis en train de faire un raccourci idiot?

Etat des lieux - suite

Mardi 5 Décembre 2006
J+42

Après avoir patienté depuis plusieurs semaines, je n’attendais plus aucun signe d’intérêt. J’attendais qu’il agisse et se faisant, je n’osais pas moi-même agir d’aucune façon que ce soit. J’étais prostrée. Alors, mon attention a été détournée et voilà que je me mets à fantasmer sur un autre homme de mon entourage, tout aussi distant, Martin l'étranger. Qu’attendre de lui, le barman tellement mystérieux. Là, j’ose, et j’agis. En tout cas, je me place dans son champ de vision, je me fais présente. Et j’échafaude des plans pour l’approcher. J’y suis presque maintenant. Et je me détache de mon obsession première pour une nouvelle, moins douloureuse.
Et c’est à ce moment que la communication reprend avec Johannes. Il vient vers moi et m’interroge : qu’est-ce qui est décidé? Je ne pensais pas que cette entête fonctionnerait. J’en ai testé des tas, aucune ne semblant l’intéresser. Alors oui, j’ai décidé de passer mon réveillon à Paris avec Tanneke. Il s’excuse de ne pas appeler ces derniers temps, essaie de me montrer qu’il a été distrait et qu’il doit rappeler pas mal de monde. Bref, il va organiser ce fichu réveillon et ce serait bien si je pouvais venir, Tanneke aussi bien sûre. Alors, oui, peut être, on a encore rien prévu après tout.


Aujourd’hui, mardi, j’ai encore pensé à Martin, je me suis dit qu’hier je n’avais pas été assez forte et audacieuse et que j’étais « passée à côté ». Alors une fois encore, je pense à lui. Et je me décide à sortir de ma bulle, et à me confronter à l’extérieur. Je vais à la librairie et tombe entre mes mains « douleur exquise ». La beauté du livre, sa forme, sa rugosité, tout ça prend place dans ma main comme une réponse, une évidence. Je le feuillettes. Il me le faut. Et tout de suite, j’avale ce contenu comme un médicament pour soigner ma propre douleur.
Je rentre. Je prépare un thé. Le téléphone vibre. Et là, je pense calmement « c’est Johannes ». Pas d’émotion, pas de cri de surprise, je sais que c’est lui c’est tout. Je prend mon téléphone, j’ai raté la communication, alors je le rappelle immédiatement. Je suis sereine. Après tout, c’est lui qui a quelque chose à me dire. Il parle de l’organisation du réveillon. Que L. doit venir, avec Y., et K. Tu le connais? Oui je l’ai rencontré. On fait ça chez J. Ça serait bien si tu pouvais venir, Tanneke aussi évidement. Oui pourquoi pas. D’accord, je lui en parle. Pour la réservation, je te tiens au courant avant la fin de la semaine.
La chose est donc décidée.
Maintenant, il me reste à me préparer à l’idée de le voir peut être, même sans doute, avec quelque un. Je ne pense pas qu’il viendra seul, et en même temps, je ne souhaite que ça! Il faut que je sois assez forte pour affronter la présence de cette fille à ces côtés, et que je supporte le fait qu’il ne sera pas à mes côtés. Que je pense aux autres qui seront là aussi ce soir. L., je sais qu’il sera une fois de plus ma béquille. Je suis malgré tout ça sereine. Et je sais que beaucoup de choses vont se décider à l’occasion de ce voyage. J’ai l’impression de vivre une histoire assez proche de Sophie Calle, entourée par les mêmes dates : 24 octobre, la séparation. La seconde date est le 25 janvier. Que ce passera-t-il ce 25 janvier 2007?

Quels sont aujourd’hui mes sentiments face à cette histoire longtemps rêvée et prenant aujourd’hui forme dans la réalité? Je suis amoureuse de lui, de son image, de sa peau et de sa voix. Je rêve de lui depuis mon adolescence, et cette relation fantasmée a brûlé ma vie par les deux bouts. J’ai plongé droit dans ma douleur, je l’ai provoqué, je l’ai longuement répétée, mise en scène. Et aujourd’hui quelle en sera l’aboutissement? J’ai peur de ne finalement pas avoir envie d’aller plus loin. J’ai peur d’avoir tellement imaginé nos dialogues, nos retrouvailles ou nos disputes, que finalement j’ai consumé entièrement cet amour avant même qu’il ne commence. Qu’est-ce que j’attend encore de lui?
Je pense être à peu près sûr d’une chose. Je ne vais pas lui courir après jusqu’au réveillon. Je vais me limiter à lui donner en temps et en heure les informations nécessaires. Horaire d’arrivée, réservation confirmée. Je dois provoquer de nouveau un manque et ainsi un intérêt croissant pour nos retrouvailles, comme cela s’est produit cet été.
Quand je repense à cet été, je ne vois qu’une chose, sa démarche chaotique sur le sable dans la nuit, sa guitare sur le dos, et son silence. Son visage qui s’éclaire, sa détermination, il avance sur moi. À cet instant, malgré la douzaine de personnes présentes autour du feu de camp, nous ne sommes plus que deux.

Mercredi 27 Décembre 2006

Me voilà. Développons un peu le sujet. Je suis « sous influence ».
J’ai bien apprécié mon travail ces dernières semaines, et je suis contente que cela évolue dans ce sens. Je sais que j’aime ça, j’en suis capable, j’ai encore beaucoup à apprendre, mais je me sens motivée de nouveau.
Et heureusement qu’il y a le travail pour m’empêcher de penser toute la journée à « mon cher et tendre » parce que sinon, ma vie deviendrait un enfer! Je suis totalement accro, obsédée, et je ne tends que vers cet objectif : le revoir. Et plus approche le jour J et l’heure H, et plus je suis tendue, « «électrique »! Et oui, j’ai beau faire beaucoup d’effort pour me préparer à l’idée que lui ne m’attend pas, qu’il sera accompagné et que je ne dois pas me laisser aspirer par un grand vide intérieur en le voyant en bonne compagnie, ça ne marche pas! Je sais tous ça, la sensation que cela laisse et j’imagine le masque qui couvrira mes yeux quand je les verrais ensemble la première fois. Mon cœur va se froisser dans ma poitrine, mes lèvres vont se contracter, et ma poitrine va être comme aspirée à l’intérieur de moi-même, vers un grand vide, un vide abyssal.
Je sens déjà légèrement cette douleur, c’est très ténu. Pour l’instant, j’aime la provoquer en y pensant, parce que la douleur est aussi très jouissive, c’est sentir que l’on est vivant. Mais en même temps, il m’est très facile de la stopper en pensant à une chose très douce. Je me dis, mais non, il sera avec moi et JE serai dans ces bras! Et hop, la douleur se transforme en souffle grandissant de satisfaction et mon cœur se soulève comme dans les manèges! Ou sur une balançoire.
Pourquoi est-ce que je n’arrive pas à être vraiment touchée par cette idée? Je sais qu’il sort avec cette demoiselle et qu’il tient certainement à elle, mais véritablement, je n’arrive pas à être inquiète par cette idée. Peut être parce que moi aussi pendant six ans, j’ai partagé ma vie avec un autre et que malgré tout, aujourd’hui, c’est encore et toujours lui qui compte dans ma vie.(...) Comme si j’avais une légitimité, je suis celle qui compte pour le cœur et l’âme, celle que l’on respecte et qui sera toujours là.
Voilà pourquoi je n’arrive pas à imaginer le pire.

Evolution

Une remarque.
Non, je ne suis pas si "desperate" que ça, puisque (dois-je me le rappeler) j'ai du fuir pour échapper au dégoulinant divorcé qui n'avait de cesse de me susurrer des phrases toutes plus niaiseuses les unes que les autres à l'oreille.
Je ne suis donc pas complètement perdue! Hallelujah!

lundi 12 février 2007

Citation

J’ai découvert le blog d’une québécoise qui me séduit particulièrement. Je la trouve tellement « moi » et forcément géniale!
Donc voilà, je lui ai piqué ce petit questionnaire auquel j’ai répondu.

Pour savoir où on va, faut connaître d'où on vient...

1. Qu'as-tu fait en 2006 que tu n'avais jamais fait avant? J’ai commencé à voir un psy.

2. Est-ce que tu as tenu tes résolutions de l'année passée, et vas-tu en faire pour la nouvelle année? Mes « quoi »?

3. Est-ce que quelqu'un dans ton entourage a eu un enfant? Oui, et ça me fait pas plus peur que ça…

4. Est-ce que quelqu'un dans ton entourage est mort? Non, j’ai été au moins épargné là-dessus.

5. Quels pays as-tu visité? La Belgique et je compte bien recommencer.

6. Qu'aimerais-tu avoir en 2007 que tu n'as pas eu en 2006? Un job in-té-res-sant!

7. Quelles dates de 2006 resteront gravées à jamais dans ta mémoire, et pourquoi? Le 13 Juillet (j’ai retrouvé l’amour et perdu mes illusions) et le 24 Octobre (j’ai fais du mal à quelqu’un mais seulement pour mon bien).

8. Quel a été ton plus grand accomplissement de l'année? Tout quitter!

9. Quel a été ton plus grand échec? Tout quitter!

10. As-tu souffert d'une maladie ou d'une blessure? Non, je suis inébranlable.

11. Quel a été ton meilleur achat? Mon PC portable autrement dit mon meilleur ami.

12. Qui sont les gens dont l'attitude mérite une bonne mention? Mon psy, ma mère, mon amour de jeunesse qui est toujours mon meilleur ami (Johannes).

13. Qui sont les gens dont l'attitude t'a causé des problèmes? Mes anciens chefs, mon amour de jeunesse qui est toujours mon meilleur ami (Johannes).

14. Où a été dépensé la plupart de ton argent? Difficile à évaluer car l’argent me brûle les doigts, dans le désordre : musique, fringues, cadeaux, voyages…

15. Pourquoi t'es-tu réellement excité(e)? Pfff…….

16. Quelle(s) chanson(s) associeras-tu toujours à 2006? Sean Lennon,Tomorrow

17. En comparaison avec l'année passée à pareille date, es-tu plus ?
1) Heureuse? Euh…
2) Grosse? Non, même plutôt plus mince, la séparation a parfois du bon.
3) Riche? Aïe, M’man tu peux me faire un chèque?

18. Qu'est-ce que tu souhaiterais avoir fait de plus? Rien

19. Qu'est-ce que tu souhaiterais avoir fait de moins? Rien

20. Comment vas-tu passer Noël? Comme tous les ans, en famille, mais pas famille au sens où vous l’entendez. Non, plutôt au sens joyeux bordel, toujours plus nombreux et plus bruyant que l’année précédente. Le meilleur moment de l’année.

21. Es-tu tombé en amour en 2006? La question est combien de fois…parce que ça, toutes les semaines je tombe en amour!

22. As-tu fait des one-nights? Après 6 ans de vie de couple, j’avais pas mal d’expériences à rattraper, oui!

23. Quelle a été ton émission de télé préférée? SATC

24. Est-ce que tu as de nouveaux ennemis par rapport à l'année passée? J’espère que non, mais j’en ai au moins un.

25. Quelle a été ta plus grande découverte musicale? Le hard core! Maintenant j’arrive à écouter sans grincer des dents!

26. Qu'est-ce que tu as voulu et eu? Mon licenciement et ma séparation.

27. Qu'est-ce que tu as voulu et n'a pas eu? L’amour mais finalement, je ne sais pas si je le voulais vraiment ou si j’en avais besoin pour me séparer… je crois que la réponse est là.

28. Quel a été ton film préféré cette année? BROKEBACK MOUNTAIN!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

29. Qu'est-ce que tu as fait pour ta fête, quel âge as-tu eu? Rien de particulier, j’ai eu 26 ans.

30. Quelle est la chose qui aurait pu arriver et rendre cette année encore meilleure?OUH LALA! Vous avez deux ou trois heures devant vous?

31. Comment décrirais-tu ton concept de mode pour 2006? Je crois que je deviens vraiment accro à la lingerie et je ne peux plus encadrer les pyjamas difformes avec petits dessins neo-régressif!

32. Qu'est-ce qui a conservé ta santé mentale? Mon psy et le quiz du lundi.

33. Sur quelle célébrité as-tu le plus fantasmé? Georges! (et ne me faite pas honte, vous savez très bien de qui je veux parler!)

34. De qui t'es-tu ennuyé? De tous les gens que je ne revois plus depuis la séparation.

35. Qui est la meilleure nouvelle rencontre? Mon meilleur ami que j’avais perdu de vue depuis 5ans.

36. Quelle est une bonne leçon de vie que tu as appris en 2006? OUH LALA! Vous avez deux ou trois heures devant vous?

37. Quelles paroles de chanson décriraient ton année 2006?
I promise to stop loving you tomorrow
today can be your last day in my arms again
i promise to stop thinking of you constantly
and wishing i could wake up every morning next to you
darling yes its true
but today can we pretend its not too late

What's up?

Whats' up today?
Enfin une bonne nouvelle pour les femmes européennes : l'IVG ne sera plus pénalisé au Portugal, en 2007, il est temps! Pour ce qui est de l'Irlande, j'espère que l'hypocrisie tombera bientôt et que les irlandaises n'auront plus à fuir vers l'Angleterre pour bénéficier de ce droit inaliénable, le droit à l'erreur, le droit au respect de l'intégrité de notre corps et de nos désirs.
***
Cette parenthèse faite, je poursuis mes séances de rattrapage en publiant mes notes.

Jeudi 16 Novembre 2006
J+23


Si j’écrivais à Johannes?

Mon p’tit Johannes,
(ça fait 5 minutes que je regarde le curseur de mon traitement de texte palpiter.)
Par quoi je commence?
Peut être qu’il faudrait que je commence par l’exposition des faits, un peu comme ça : j’ai 26 ans, je suis au chômage, j’ai quitté un homme que je n’aimais plus parce que je ne voulais pas faire comme mon pater qui n’a pas su partir à temps et dont la seule phrase que je me souvienne de lui est : « on épouse jamais ceux qu’on aime ».
C’est peut être ça en fait la bonne méthode.
Parce que de ça découle tout le reste. Je veux dire par là que j’ai choisi cet homme là à ce moment là parce que je voulais être aimée et choyée. Je ne voulais pas accepter d’être seule. Et donc, j’ai feins assez longtemps jusqu’au moment où l’engagement que je devais prendre m’a fait réaliser que c’était pas la bonne personne, que je ne l’aimais pas. Et aujourd’hui je suis attirée par un homme qui est loin et qui représente tout ce que j’ai perdu : l’enfance. Ce sont toutes les choses que j’aspire à retrouver et que je ne peux pas avoir. Et je ne peux pas l’obliger à m’aimer comme je le voudrais.
Alors je suis partagée : d’une part, j’ai peur de perdre cet homme qui compte énormément à mes yeux, et donc pour être sur de ne pas le perdre, je choisi de ne rien faire. C’est sur, le risque est ainsi faible de rater! Mais une autre part de moi, la spontanée, me dit : « fonce, livre-toi, montre ce que tu ressens et vis! » Au risque de tout perdre. Ou de tout gagner.
Je me torture l’esprit depuis deux semaines. Nous n’avons jamais parlé de ce qui s’est passé entre nous. Au départ, ça me plaisait bien de ne pas en parler. Parce que ça reste encore plus comme un truc privilégié entre nous, un moment un peu hors du temps et de la réalité. Notre relation s’était une histoire de lieu et de moment, de peau et de plaisir. Parce que la vie c'est comme ça, on a beau savoir les choses, prévoir leur début et leur fin, on fonce malgré tout droit dans le mur et les yeux grands ouverts encore!
Mais aujourd’hui, j’ai tellement de trucs compliqués dans la tête, que je n’arrive plus à être juste naturelle avec toi. Je sais que tu as, toi aussi, beaucoup de choses en tête. Alors, j’ai essayé de ne pas en parler. Mais j’ai des difficultés à avancer aujourd’hui et je pense que la solution pour moi c’est de parler. C’est ma nouvelle méthode ! Je parle de tout et avec tout le monde. Dès qu’un truc me trotte en tête, hop, je prend mon téléphone et j’affronte! Je questionne et je suis fixée !
Alors aujourd’hui, j’ai juste besoin de savoir si pour toi, nous avons fait une erreur, si tu as des regrets. Si c’était à refaire, je ne changerais rien, ou peut être si, je raterais mon train! Voilà, la bombe est lâchée ! Ça peut te paraître simple comme question, mais en ce moment, la moindre petite chose me demande des efforts surhumains !

Voilà, j’essaie d’avancer à petits pas, et je te remercie de ton aide.

Griet

Mardi 21 Novembre 2006
J+28

Alors, voilà finalement je n’ai rien envoyé du tout : pas d’email ni de lettre. J’ai tenté plusieurs fois d’avoir des news sur MSN avec à chaque fois absence totale de réponse. Donc qu’est-ce que je peux faire de plus, je vais pas insister.
Ce matin, j’ai eu mon premier rendez -vous avec mon psy. Ça va, je suis contente, je le trouve super bien, il parle calmement et sans crier, c’est agréable. Voilà, donc il m’a demandé ce qui m’amenait chez lui. J’ai été prolixe. Et organisé. Je crois qu’il a été impressionné par la quantité de choses que je lui ai dites en peu de temps. La prochaine séance, je l’ai fixé à jeudi dans une semaine. Je suis épuisée par cette première séance, elle a été courte, mais j’ai dit beaucoup de choses déjà et là, je me sens vidée, comme ci j’avais beaucoup pleuré, alors que non en fait.
Là j’ai bien envie de parler encore, mais en fait je suis plutôt éteinte, alors écrire ça me convient. J’aurais bien aimé passer quand même plus de temps dans son cabinet. Ce soir, je parlerais peut être avec Maertge, ça me fera peut être du bien.
***
Ben voilà, finalement j’ai parlé avec Johannes sur MSN ! Il était connecté et j’étais sûre que si je lui parlais du psy, il répondrait ! Donc enfin une nouvelle discussion! J’étais assez tendue au début, mais avec la Webcam ça va mieux! Voilà, ça me fait du bien de lui parler et de le voir à l’écran. Vivement la prochaine discussion, mais cette fois, je le laisserai venir vers moi.


Jeudi 30 Novembre 2006
J+37

Bon pas la forme.
Rendez vous avec mon psy ce matin. Brassée. Parlé de ma mère. Mon sentiment de culpabilité, manque de communication, tout ça. Pris beaucoup sur moi depuis le divorce. Pas simple.
Devais parler à Johannes, mais il est en plein inventaire. Il m’appelle quand il a le temps. Pourra pas être « à moi » vraiment là. J’aime son expression et sa douceur avec moi.
Ça me renforce un peu de savoir qu’il est comme ça. J’espère un peu plus de choses. On verra quand il va m’appeler.
Bon là faut que je travaille un peu sur moi pour prochain rendez vous avec mon psy.
Alors sur ma mère, j’ai dit que je me sentais culpabilisée, et que le fait de me retrouver chez elle ça me ramenait à notre époque post divorce. Où je portais les choses et où je me suis pas permis de craquer avant un bon moment (2 ans à peu près). Peut être même plus. En fait, c’est aujourd’hui que je craque. Il m’a dit je dois trouver qu’est-ce qui m’a poussé à tenir ce rôle. Me sentir investie de cette obligation. Le déjeuner ne passe pas, je vais gerber, je crois.
Personne à qui parler maintenant. Tanneke au boulot, Cornelia occupée, Maertge en cours, Johannes au boulot. J’ai vomi un peu.




dimanche 11 février 2007

Etats des lieux

Alors voilà, je me jette à l'eau.
Tout ce que j'ai écris depuis 5 mois est là.
Bien sûr, j'ai pris soin de renommer chaque personnage, et selon la formule consacrée, cette histoire est inspirée de faits réels...

Dimanche 29 Octobre 2006
J+5
Bon, me voilà célibataire depuis 5 jours.
Et me voilà de retour dans ma chambre d’adolescente; j’ai essayé d’en faire un espace de vie à moi, où je puisse me sentir en total intimité. Parce que revivre avec ma mère est très compliqué pour moi; je pense en partie parce qu’elle manque un peu de recul et elle est un peu trop sur mon dos à mon goût. Donc, je dois sincèrement penser à aménager mon emploi du temps pour être assez souvent absente, et ne pas lui donner trop l’habitude d’être avec elle tout le temps.
Du côté de la séparation, les choses se passent pour le mieux pour ma part.
J’ai eu quand même un gros choc après avoir vidé l’appart de mes affaires. Parce qu’on peut dire que l’endroit est mort, vidé de toute fantaisie et le choc a été rude je pense pour lui lorsqu’il a rejoint son appart ce soir. J’ai eu aussi pas mal de difficulté avec le partage des objets. On entasse des milliers de choses et après coup, tout ça me parait aujourd’hui complètement futile. Est-ce que vous avez une idée du nombre de tasses de toutes sortes que je possède? Je n’en croyais pas mes yeux! Il y a de quoi servir le thé à un régiment d’infanterie!
Bref, que faire concernant ces objets : je te laisse ça, mais je prends ça, et c… Et ton cœur qui est maintenant inutile pour moi, je te le laisse où je le met directement à la poubelle?
Il m’est difficile d’admettre que je me sente aussi soulagée aujourd’hui. J’ai vraiment l’impression d’être libre et de vivre de nouveau pour moi. Comme ci j’avais joué un rôle pendant ces six années et que j’avais été en hibernation.
J’ai envie de faire des tas de choses et en même temps je ne peux pas m’empêcher de me poser la question : est-ce vraiment ce que je veux ou est-ce que je suis en train de péter un boulon?


Mardi 31 Octobre 2006
J+7
Encore une journée de passée. Hier soir, je suis allée au Pub où je m’attendais à voir E. et O. , mais personne n’est arrivé. J’ai donc passé un moment derrière le bar, à observer les deux barmen, le manager Martin et un jeune nouveau. Et j’étais plutôt bien. Je me sentais libre, belle et j’avais la sensation qu’une foule de choses s’ouvraient devant moi. Bref ça allait bien mieux par rapport à la crise d’angoisse qui m’a traversé l’après midi même.
D’ailleurs à cette occasion, je ne savais pas trop quoi faire, alors j’ai collé mes écouteurs à mes oreilles et j’ai mis le son au maximum, puis j’ai fermé les yeux, histoire d’oublier le supermarché et les gens autour de moi. Ça a fonctionné. Et je n’ai ainsi pas appelé Johannes. Même si ça voix aurait été un très bon remède, je tiens à essayer de garder quelques distances encore pour le moment. Quand je me sentirais prête, et que je le sentirais prêt, alors je lui parlerai. Pour l’instant, il a reçu certainement mes photos aujourd’hui. Et mon email. Alors, je dois maintenant attendre qu’il prenne la décision de m’appeler.
Je suis encore sur un espèce d’orbite très loin du sol et des réalités. Je suis en « salle d’attente » en quelque sorte. J’attends que l'homme du 7ème étage descende vers moi et me dise « viens! » Est-ce la meilleure façon de lui plaire? Certainement pas! Je ne pourrais pas être attirée par quelqu'un d’aussi passif que je le suis à présent. Il me faut réagir et me dire que je dois vivre et commencer à construire quelque chose seule.


Vendredi 10 Novembre 2006
J+17
Et bien, voilà plusieurs jours sans écrire une ligne.
Il faut dire que j’ai été bien occupée. La famille, les sorties avec les amis…
Et aujourd’hui, enfin quelques recherches d’emploi. Je commence juste à sortir de mon état de latence. Je me sens toujours en « salle d’attente » mais à une nuance prêt : j’en suis consciente.
Donc je commence à chercher une corde à laquelle m’agripper et à tâter du pied des appuis solides pour me hisser hors de cette espèce de magma qui annihile complètement mon esprit.
Pour commencer, hier piscine. Bon remède pour retrouver un peu de tonus. Et bonne surprise, je n’ai pas trop souffert pour cette première fois. Je sens bien que mon corps est impatient de retrouver des sensations de ce goût là. Je me demande si je n’irais pas aussi faire une petite randonnée…
Pour ce qui est de l’esprit, encore un peu embrumé dans un tas de sentiments bizarres. Je commence à rêver à des tas de situations glauques et à des personnes que je n’ai pas revu depuis la séparation. Tout ça commence à se faire sentir et je dois avouer éprouver un certain manque. Je veux dire, je ne regrette pas ma décision, je n’aime plus cet homme. Mais nous partagions un quotidien et des idées, des activités ou plutôt des moments de passivité, et je me sens rudement seule depuis quelques jours. Et puis la peur commence à me saisir le cœur et l’estomac. Je suis maintenant seule pour affronter. Et je commence à penser que mes rêves de relation avec Johannes ne sont que des rêves de midinettes. Ce garçon a une vie et il ne compte pas la bouleverser pour moi. Je suis sûre qu’il m’aime d’une certaine façon mais pas comme je l’entend. Je veux dire, pour lui, notre relation s’était une histoire de lieu et de moment, de peau et de plaisir. Mais est-ce que je peux sincèrement espérer quelque chose de plus que ce genre de rencontre entre nous? Parce que je suis absolument persuadée que nous allons nous retrouver encore et je crois que je suis prête à aller très loin pour sa peau. Mais que pense-t-il?
Faut que je prenne le taureau par les cornes. Je veux dire, je ne dois pas brusquer nos relations; j’ai vraiment l’impression d’être en train de dessiner un mandala avec du sable coloré qui me file entre les doigts et dont je ne peux pas maîtriser la direction. Je dois regrouper mes forces, ma motivation et tout ce qui fait que les gens m’apprécie. Je dois provoquer une nouvelle rencontre entre nous. Parce que ce n’est que lorsque nos peaux se retrouvent que la communication existe vraiment.



Lundi 13 Novembre 2006
J+20
Ça y est, j’ai pris rendez vous avec le Dr T. J’avais trouvé son nom et son téléphone depuis une bonne semaine et je n’avais pas encore réussi à l’appeler pour ce fichu premier rendez vous.
C’est marrant, pourquoi je dis « premier rendez vous », c’est pas un tête à tête amoureux, c’est une consultation bon sang! Je commence à speeder un peu parce que je ne sais pas par quel bout commencer. Peut être qu’il faudrait que je commence par l’exposition des faits, un peu comme ça : j’ai 26 ans, je suis au chômage, j’ai quitté un homme que je n’aimais plus parce que je ne voulais pas faire comme mon pater qui n’a pas su partir à temps et dont la seule phrase que je me souvienne de lui est : « on épouse jamais ceux qu’on aime ».
C’est peut être ça en fait la bonne méthode.

Parce que de ça découle tout le reste. Je veux dire par là que j’ai choisi cet homme là à ce moment là parce que je voulais être aimée et choyée. Je ne voulais pas accepter d’être seule. Et donc, j’ai feins assez longtemps jusqu’au moment où l’engagement que je devais prendre m’a fait réaliser que c’était pas la bonne personne, que je ne l’aimais pas. Et aujourd’hui je suis attirée par un homme qui est loin et qui représente tout ce que j’ai perdu : l’enfance. C’est peut être pas complètement farfelu d’avoir rêvé à la fois de cet homme et moi, et de mes grands parents maternels tout les deux disparus. Ce sont toutes les choses que j’aspire de retrouver et que je ne peux pas avoir : on ne revient pas de la mort et je ne peux pas l’obliger à m’aimer comme je le voudrais.
Alors qu’est-ce que je peux faire à part ça? Je dois vraiment trouver une solution pour être enfin capable d’affronter et de construire quelque chose! Je suis dans une situation que bien des gens aimeraient vivre! J’ai tous les choix devant moi et je peux repartir de zéro. J’ai un toit sur la tête (même si la vie avec ma mère ne m’enchante pas), je mange à ma faim, j’ai des loisirs et je suis libre de mes choix.

Pourquoi est-ce que cette situation m’angoisse?
J’ai peur de faire les mauvais choix, et surtout peur de rater des choses et de « ne pas faire! »
De reproduire un raté légendaire celui de mon pater : et c’est aussi ça que je reproduis, le mythe du premier amour déçu qui n’a pas pu fonctionner à cause des Autres.
Alors je suis partagée : d’une part, j’ai peur de perdre cet homme qui compte énormément à mes yeux, et donc pour être sur de ne pas le perdre, je choisi de ne rien faire. C’est sur, le risque est ainsi faible de rater! Mais une autre part de moi, la spontanée, me dit : « fonce, livre-toi, montre ce que tu ressens et vis! » Au risque de tout perdre. Ou de tout gagner.

Définition

Velléité: subst fém. Amorce d'acte de volonté, intention fugitive généralement non suivie de réalisation. Vague envie ou apparence, faible esquisse de quelque chose.

Voilà le décor est posé.
Vais essayer de dépasser ce postulat et poster le plus fréquemment possible mes états d'âmes.
Rien de moins sur...