mardi 20 février 2007

Mardi 9 Janvier 2007

Voilà, c’est fini.
Je viens de passer dix jours enfermées dans un monde différent, et je commence juste à réintégrer mon espace. La semaine a été riche en évènements, et je ne sais pas dans quel ordre traiter tout ça. Par ordre d’importance, sans doute.
Alors, tout d’abord, comment ce sont passées mes retrouvailles avec Johannes. Mal. Tendu. De mon côté, j’espérais faire preuve de plus de décontraction. Mais j’étais assez stressée, et je ne suis pas arrivée à détendre l’atmosphère entre nous. Il était sur ses gardes, il m’a avoué savoir parfaitement quel était mon état d’esprit (sous-entendu, il savait que je suis amoureuse de lui). Mais il n’a pas osé me parler. Jusqu’au dernier soir. Enfin, il a quand même tenté une explication délicate le premier soir, pour le réveillon. Il m’a dit qu’il devait « arrêter les conneries » et qu’il savait que j’attendais plus de lui, mais que tout ça était terminé. Je dois dire que je m’attendais à tout ça. C’est sans doute pour ça que je n’ai pas hésité à rejoindre L. dans son lit. Je savais déjà avant de venir au Réveillon que L. serait « ma béquille », mais je ne pensais pas que l’on se retrouverait de nouveau ensemble. Bien sûr, c’est l’histoire d’une nuit, enfin d’un week-end. Mais je dois dire qu’il est tombé à pic et que c’est le meilleur remède que j’aurai pu absorber contre ma déception. Je me suis sentie super bien après ça, épanouie.
Pour en revenir à notre discussion, Johannes et moi, elle aura finalement lieu le dernier soir, complètement bourrés tous les deux, et le cœur lourd d’avoir dit au revoir à un ami. Alors, voilà, enfin, assis face à face sur le lit, on a trouvé les mots qui ont permis de faire disparaître toute cette tension entre nous. Et la déception que j’avais ressentie auparavant a alors disparu. Je ne me sens plus comme « une épine », je ne me sens plus comme celle qui est de trop dans son univers. Les jours précédents ont été tellement tendus, j’avais l’impression de le gêner et qu’il n’avait plus du tout envie de me voir. Là, ce soir, après avoir raccompagné son ami à l'aéroport, on se retrouve tous les deux comme deux couillons, et on est bien obligé de passer ce moment ensemble. Alors, on sort, on boit, on retrouve des amis et finalement, je ne sais pas ce qui fait que tout ce détend entre nous. Est-ce juste que Johannes a besoin de sentir une personne qui l’aime à ses côtés? Pour se sentir moi seul? En tout cas, nous retrouvons alors notre complicité. Et finalement, c’est avec pas mal de facilité que je vais entendre ce qu’il a à me dire, et tout aussi facilement, je lui dirai ce que j’ai sur le cœur.
Nous passons une courte nuit ensemble (aucune ambiguïté, juste du réconfort), et ce matin là, une deuxième fois, il va me surprendre. Alors que je n’y crois plus une seconde, il va tout de même faire un effort immense pour me raccompagner jusque sur le quai de la gare. Je pense que j’ai retrouvé un grand ami.
C’est sans doute pour ça que ma peine n’est pas celle que j’avais imaginé. J’avais cru ressentir une douleur plus profonde et plus forte, mais je ne sens rien de tout cela. Je suis juste maintenant un peu orpheline, j’avais mis beaucoup d’espoir en nous deux et toute cette romance que je m’étais inventée occupait mon esprit et mon cœur en attendant la suite. Je sais aujourd’hui que je possède un ami, qui est cher à mon cœur et pour qui je compte plus que certains de ses potes qu’il voit toutes les semaines. Parce que je le connais, il me connaît, nous sommes sur un même fil de pensées. Et aujourd’hui, je mesure plus ma chance que ma peine. Oui, je lui ai dit que je l’aimerai toujours « différemment » de ce qu’il entend. Il sera toujours spécial pour moi. Mais je sais aujourd’hui que notre amitié saura résister plus longtemps que toutes les romances dont je m’enticherais dans le futur!
Parce que je suis un sacré cœur d’artichaut quand même! Alors quel sera le prochain?

Jeudi 11 Janvier 2007
Voilà trois jours depuis mon retour. Les choses se passent plutôt bien, même si ce matin une espèce de nausée m’a pris à la gorge et ne m’a pas quittée jusqu’à ce soir. Je sens le manque de ma petite tribus autour de moi, de Johannes aussi, bien sûr. Je viens de passer d’une vie en communauté à la plus totale solitude, et le contraste est fort, difficile à digérer.
En même temps, j’ai commencé à analyser pas mal de choses, entre autres, comment j’ai interprété ce qui s’est passé entre Johannes et moi. Parce que maintenant que les choses ont été mises à plat entre nous, je revois tous ces évènements à travers un prisme différent. Et tout s’éclaire, et je me dis « quelle nouille tu fais! Comment tu as pu penser qu’il en était autrement! Comment tu as pu imaginer autre chose! » . Je commence à mieux me rendre compte à quel point l’amour rend aveugle. On ne veut voir et comprendre que ce qui peut aller dans le sens de ce que l’on espère au plus profond de son cœur. Ainsi, quand Johannes m’a dit « j’ai pensé à toi tous les jours » ou encore « j’ai besoin de quelqu’un comme toi », j’ai tout de suite compris ce que je voulais entendre, c’est-à-dire une déclaration amoureuse et non pas amicale! Tout ça me paraît tellement ridicule aujourd’hui, j’ai presque honte de mes sentiments. Je commence vraiment à me dire que j’ai réagis comme une adolescente, en même temps, je ne pense pas qu’on grandisse vraiment un jour. J’ai toujours l’impression d’être en représentation, c’est-à-dire d’avoir 19 ans à l’intérieur et de devoir prétendre en avoir 26. Je crois que tous les adultes autour de nous jouent ce même rôle, et que même âgée de 70 ans (si j’atteins cet âge), je continuerai de me voir comme la jeune fille de 19 ans que j’étais. Pourquoi cet âge de 19 ans? Je le cite toujours, je viens juste de m’interroger pourquoi? Peut être parce que mon premier amour un peu sérieux m’est arrivé à cet âge.
Pour en revenir à mes sentiments pour Johannes, je crois que je suis beaucoup moins attristée que je ne l’aurai pensé au départ. Je crois que les moments les plus durs pour moi, et bien ce sont passés bien avant, dès mon retour en octobre. Parce que j’ai su très vite que tout était foutu et que j’avais mal interprété ses paroles et ses actes. Même si je me pose la question aujourd’hui « pourquoi a-t-il couché avec moi? ». Faudrait que je lui demande un jour.
Autre interrogation : pourquoi ça ne fait pas si mal finalement? Je ne comprend pas vraiment. Je suis plus déboussolée que désespérée. Qu’est-ce que je craignais le plus finalement? Je savais en allant là-bas que je n’étais pas attendue. Je veux dire que si il avait été amoureux, il n’aurait pas attendu et mon téléphone aurait sonné tous les jours, je serais allée le voir bien avant le nouvel an. Je crois que ce que je redoutais, c’était de perdre ce contact avec lui. J’ai essayé de le gommer de ma vie pendant cinq années, et pour finir, en l’espace d’une nuit sur la plage, toute cette mascarade a été effacée, réduite à néant. Je ne peux pas le perdre à nouveau. Alors si je dois me contenter de l’avoir pour ami, je prend le pari et je suis même satisfaite de la situation. Parce que les filles continueront à passer entre ses draps, mais moi, je resterai là, toujours la même à ses côtés, prête à écouter et surtout prête à partager et à donner aussi. Parce que, bon, j’ai besoin de lui, je dois admettre que c’est la seule oreille masculine de mon entourage aujourd’hui. Et j’en ai bien besoin. Alors j’essaie de mettre de côtés mes rêves de midinette, mes aspirations à la passion. Tout ceci représentait une espèce de conte de fées : le premier amour de mon enfance pour lequel je continue de vouer une passion irraisonnée. Tout ça m’évite en tout cas de penser à ce que j’ai détruit, à ma vie de couple d’avant, peut être pas fabuleuse ni passionnée, mais dans laquelle je trouvais en tout cas un partage. Quelqu’un avec qui partager, discuter, vivre. Je crois que je ne dois pas commencer à me dire que je ne pourrais plus jamais retrouver ça. J’ai pourtant l’impression que c’est quelque chose que je ne pourrais plus jamais atteindre. Le chemin est tellement long avant de rencontrer la personne qui sera amoureuse de moi et dont je serai amoureuse. Qui acceptera de lier son destin au mien, avec qui je pourrai construire.
J’éprouve pour l'instant une certaine jalousie pour tous les gens qui ont la chance de passer du temps à leur guise avec Johannes. Résister encore et toujours au temps qui passe, être là l’un pour l’autre au moment difficile. Tout cela va être compliquer dans notre cas, parce que nous sommes si loin l’un de l’autre. Et même si pour moi, il est avec moi tous les jours, pour lui la donne est différente. Johannes est un espèce de gourou au centre d’un maelström communautaire, une tribu de musiciens, d’amis, de petites amies et de jeunes filles en fleur en train de se pâmer devant sa carcasse de poulet pourtant charismatique! Il attire les gens comme des mouches autour de lui, son pouvoir de séduction dépasse les sexes. Je n’ai jamais compris d’où sort cet engouement mystérieux autour de sa personne. Je sais qu’il aime par-dessus tout séduire. Mais tous les séducteurs ne sont pas séduisant! Vous me suivez? Lui n’a pas d’effort à faire,la terre entière lui sourit. Alors, d’un côté, je devrais déjà être réellement ravie de la chance qui m’est donnée. Je fais partie du clan, même si je suis loin. Et je suis même haut placée dans la hiérarchie des disciples du maître.
Il faudra un jour que je lui fasse part de mes réflexions, ça pourrait l’amuser!

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