mardi 20 février 2007

Etats des Lieux, fin...

Jeudi 18 Janvier 2007

Quelle journée! Je passe des larmes au rire en un coup de fil! Je suis impossible!
Je m’explique, après une journée passablement pourrie, où j’ai bouffé de la pellicule pour m’éviter de penser trop à moi-même et à toutes les questions qui m’assaillent, je finis malgré tout par une bonne déprime bien gluante! Comment faire pour s’en sortir : crier au secours! Alors, j’appelle Maertge, ma béquille numéro un. Et puis comme ça me démange pas mal, j’appel Johannes. Même si ce fumier ne m’a pas rappelé depuis mon dernier coup de fil, il y a une semaine, où il était « super en retard! » et où il devait me rappeler!
Et là, encore une fois, on en est au même point tout les deux : journée déprime de merde!! Je lui explique mon cas, je me sens seule, j’ai pas le courage d’appeler les anciens amis, je cogite toute la journée. Il me rassure : « appelle-les tes amis, je suis sur qu’ils attendent que ça! Ils sont là pour ça aussi, faut pas hésiter! ». Il a raison, faut que je le fasse, d’ailleurs, je viens de laisser un message à B. Bon, pour finir, il me parle de lui, qu’il a le moral dans les chaussettes, problème de cœur. Je lui dis « vas y, balance, je suis prête à écouter! ». Sous-entendu, j’ai passé un cap, tu peux y aller, je serai là pour t’aider. Et il me dit qu’il en a assez de faire l’assistante sociale avec sa copine, il sait qu’elle est amoureuse et il attend le moment propice pour lui dire qu’il la quitte. Je lui dis, méfie toi, c’est jamais le bon moment et plus on attend, plus c’est compliqué. Je lui conseille de ne pas faire traîner sur deux ou trois mois. Il me dit qu’il attend deux semaines qu’elle ai terminé les partiels. Et il me parle surtout de la fille dont il est amoureux.
Je savais déjà de qui il allait me parler, je me doutais que c’était D. parce qu’il m’en a parlé cet été déjà, à la plage. Et là, il me dit que depuis trois ans que leur histoire est terminée, il pense à elle et il traîne un « vieux sentiment que ça peut reprendre ». Je lui dis « je connais ça! ». Cela le fait rire. « Oui, toi-même tu sais! ». On arrive à être complice sur quelque chose qui me paraissait tellement grave et compliqué pour ma part il y a encore une dizaine de jours! Bref, il m’avoue qu’hier soir, bien bourré, il lui a écris un long mail en lui déballant tout. Mais il n’a pas été au bout, et il a tout effacé! Je lui dis que j’en ai écris des tas de mails que je lui ai jamais envoyé! L’essentiel, c’est pas tellement d’envoyer ces mails, c’est le fait de se poser face à l’écran et de tout mettre à plat, de ne plus se mentir à soi-même et de tout jeter. Il me raconte alors que cet après midi, lui et D. ont discuté sur MSN. Et il lui a tout dit! « Je suis fière de toi! Tu as fait le plus dur! » et je le crois dur comme fer, et il sait par où je suis passé, il approuve mon avis. D. lui a fait comprendre qu’elle ne pensait pas que leur relation puisse recommencer. Elle a certes des problèmes dans son couple, mais elle n’espère plus rien entre eux. Johannes m’a dit combien il avait du mal à digérer tout ça, comment il avait gambergé depuis. Il espère pouvoir rapidement sortir de ce sentiment, de cet espoir d’une nouvelle relation. Il en a assez de ressentir ça. Je lui ai dit que pour ma part, je n’avais pas mis longtemps à m’en sortir, en fait, je pense qu’il a déjà fait une grosse partie du cheminement et qu’il ne lui restait plus qu’à lui parler en face pour être sûr, pour entendre ce qu’elle avait à lui dire, et qu’il savait déjà plus ou moins. Je lui ai dit aussi - j’espère ne pas avoir été trop maladroite - je lui ai dit qu’il ne pouvait pas imaginé le plaisir que je ressentais parce que : je ne suis pas la seule bordel! Je suis passée par là, lui aussi et je crois que de partager une souffrance identique avec lui, c’est pour moi un plaisir immense. Parce que je me rend compte qu’on arrive à se parler sans tabou et à s’aider peut être aussi. On construit enfin une relation d’amitié, qui jusqu’à aujourd’hui était basée sur des bonnes intentions, mais qui avait encore un peu du mal à fonctionner.
On a été obligé de se quitter un peu rapidement, sa copine venait d’arriver à l’appartement. Je lui ai dit une nouvelle fois de m’appeler à tout moment, mon téléphone est allumé même la nuit! Il m’a dit la même chose pour lui! Je sais qu’il voulait encore parler, on se rappellera très vite j’en suis certaine. Je pense qu’il faut que je lui prouve que je suis là pour l’aider à passer ce cap.


Vendredi 19 Janvier 2007

Et bien voilà, la boucle est bouclée. Aujourd’hui, j’ai eu la conversation la plus surprenante et, en même temps, la plus évidente qui soit. D. m’a contacté sur MSN pour discuter, juste comme ça. Elle a eu mon adresse par Johannes, je le savais déjà. Mais jusqu’à cet après midi, elle n’avait jamais essayé de discuter avec moi. Et je n’avais pas vraiment été tentée de le faire, j’avais un peu peur d’entendre ce qu’elle aurait à me dire. En fait, ça a été très agréable, et je crois que véritablement, le fait d’avoir eu ce dialogue avec elle, va encore une fois me permettre de faire un pas de plus vers la « guérison« . Elle m’a raconté son parcours depuis que nous nous sommes quittées, elle a 22 ans aujourd’hui. Elle en avait 14 la dernière fois que je l’ai vue. Je ne peux pas l’imaginer en femme. Et pourtant! Je suis contente d’avoir eu cette discussion, même si en fait nous avons parlé principalement de nos vies, et de l’amour, sans parler directement de Johannes. Elle a accepté de répondre à mes questions, elle a dit quelques mots sur leur relation, et leur séparation. Je ne lui ai pas dit ce que je savais de leur histoire, ce n’était pas le sujet. Je ne lui ai pas dit que j’étais victime d’une fixation amoureuse pour lui. Elle n’a pas besoin de l’apprendre. Je ne lui ai pas dit non plus que je savais que Johannes était obsédé par elle et par leur rupture. Ce n’était pas nécessaire.
Mais bizarrement, alors que nous avons évité tous ces sujets, j’ai l’impression que chacune savait que l’autre en savait plus que ce qu’elle voulait bien dévoiler. J’ai son numéro de téléphone, et la prochaine fois que je passe par Paris, je n’hésiterai pas à l’appeler pour prendre un verre en sa compagnie.
J’ai aussi parlé à Tanneke. Je lui ai dit, ça te parait pas dégueulasse que je me réjouisse à ce point de la douleur de Johannes? Je veux dire, depuis qu’il m’a parlé de sa peine, de ses attentes et de ses obsessions, je me sens d’autant plus soulagée, libérée. Comme si le fait de ne pas être seule dans ma galère pouvait m’aider. C’est pas tellement une question de cruauté, parce que je ne souhaite pas qu’il souffre. Ce n’est pas ce qui me réjouit. C’est plutôt le fait de partager avec lui cette déception amoureuse, et de pouvoir en parler avec les mêmes mots, avoir le même regard sur ce qui nous entoure. Et une fois encore, je me dis que ce ne peux pas être que le fruit du hasard : on se retrouve de nouveau à vivre la même chose, à quelques semaines d’écart. On est posé sur les mêmes rails, c’est pas croyable!
Je repense à ce cercle que nous formons tous les trois, c’est étrange de voir de quelle façon se construisent les sentiments amoureux. Surtout d’entendre ce que D. m’a dit de Johannes, que c’est avant tout un ami de longue date. Comme il l’a dit pour moi. Mon dieu! On tourne en rond là!

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